Sorti il y a déjà trois ans outre-Atlantique, il a fallu que l’écurie clermontoise Kütu Folk Records déniche l’album Tinfoil on the Windows du canadien Soso. Et on les en remercie. Album de post-rock pour les uns, de hip-hop pour les autres, Tinfoil est une réelle synthèse des deux.
A l’écoute de la longue introduction de “Rubber Rings”, on imagine voir un Soso lyrique et émouvant. C’est alors qu’une voix rauque parlée surgit pour enflammer la chanson de son flow. Après ce simple titre, on comprend tout de suite que l’on a affaire à un grand disque, mélangeant les genres : indie, hip hop, post-rock.
Sa démarche et son style ne sont pas sans rappeler Broadway et Angil (Saint-Etienne) ainsi que Why? : voix rappée, nappes de synthés et explosion sonore. “All the useless things these hands have done” illustre parfaitement cette idée : Soso semble se diviser tel un schizophrène entre une voix grave parlée et des envolées fragiles à la Thom Yorke. Le mélange est surprenant et pourtant très cohérent. Sa musique faite-maison et le rythme de ses mots s’entremêlent à la perfection. Cette homogénéité sonore se décline sur tout l’album, tout en finesse. “One eye open”, “Company of chairs”, “Rubber Rings”, de vraies pépites.
On comprend tout à fait les raisons pour lesquelles Kütu Folk a choisi de signer Soso : originalité, poésie et beauté. Qualités musicales que l’on espère entendre en live lors d’une venue en France…